La ronde des chiffres du chomage (0)

On peut lire dans le Figaro du 27/10/2005 (pour ceux qui le lisent !) :
Cocoricoo ! “Le chômage baisse pour le sixième mois consécutif”.
La cote actuelle passe donc à 9.8% soit environ 2 360 000 chomeurs en France.

“En six mois, nous sommes passés de 10,2% à 9,8% de chômage, c’est donc plus de 108.000 personnes qui ont pu retrouver un emploi”, calcule M. Borloo.

M. Borloo calcule bizarrement…
On peut vérifier tout ça, par exemple sur le site du ministère du travail.
Là on voit que c’est un peu plus compliqué. En fait, c’est connu, les chiffres officiels du chomage concernent uniquement les chomeurs de catégorie 1:

“Les statistiques officielles sur le nombre de demandeurs d’emploi portent sur les demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois, qui sont immédiatement disponibles, qui ont accompli des actes positifs de recherche d’emploi et qui recherchent un contrat à durée indéterminée à temps plein. Il s’agit donc des demandeurs inscrits en catégorie 1.”
(Voir le fichier définitions ANPE)

Les catégories sont définies comme suit :
- Les catégories 1, 2 et 3 regroupent les demandeurs ayant travaillé moins de 78h ce mois et recherchant respectivement un CDI temps plein, un CDI à temps partiel et un CDD.
- Les catégories 6, 7 et 8 regroupent les demandeurs ayant travaillé plus de 78h ce mois et recherchant respectivement un CDI temps plein, un CDI à temps partiel et un CDD.
- Catégorie 4 : personnes sans emploi, non disponibles en raison d’un stage, d’une formation, de la maladie, etc…
- Catégorie 5 : personnes pourvues d’un emploi, à la recherche d’un autre emploi.

S’il parait normal de ne pas inclure la catégorie 5 comme faisant partie des “vrais” chômeurs, on comprend mal pourquoi on ne considère pas demandeurs d’emploi officiel les catégories 2, 3 et 4… Surtout quand on sait que par l’intermédiaire de la CRP (Convention de reclassement personnalisé), les nouveaux demandeurs d’emploi sont placés directement dans cette catégorie (cf. la note de référence des ASSEDIC).

Les statistiques disponibles sur le site du ministère du travail, quand on prend en compte l’ensemble des catégories, laissent apercevoir une situation nettement différente : la part de la catégorie 1 dans l’ensemble des demandeurs d’emploi ne cesse de décroitre.

Globalement, le nombre de personnes en recherche d’emploi, regroupant les personnes en situation précaire, en temps partiel faute de mieux, les travailleurs pauvres, cela représente 16.25% de la population active.
On est loin de la barre fatidique des 10%.Et si l’on zoome sur les derniers mois, on voit bien que la diminution de la catégorie 1 (les chiffres officiels du chomage) se fait au détriment des autres catégories.

Mais plus précisément, on trouve facilement d’où vient cette diminution des demandeurs d’emploi de catégorie 1. C’est le bulletin officiel de l’ANPE qui nous l’indique:
- 20% des demandeurs d’emploi ont trouvé un travail
- 60% ont été radiés (pour non présentation aux entretiens entre autres).

Conlusion : sur les 108 000 chomeurs en moins présentés par le gouvernement, 21 600 auraient vraiment trouvé un emploi, 22 000 seraient passés dans une autre catégorie et 64 800 auraient été tout simplement radiés des listes ANPE. On fait vraiment dire aux chiffres ce que l’on veut…

Pour plus d’information sur les radiations à l’ANPE, écouter l’émission ANPE : radiations de La-bas Si J’y Suis.

Les chiffres trouvés sur le site du ministère du travail :
Demandeurs d’emploi par catégorie
Offre d’emploi enrgistrées à l’ANPE

Coluche (0)

“Etre syndiqué ça dispense pas d’être intelligent”
dans L’instit.

Retour sur la Constitution (0)

C’était donc le 29 mai dernier (2005)… Tout le monde s’étripait sur l’avenir de l’union, sur la guerre imminente, sur le modèle social-européen, etc. Après quelques mois, les vacances sont passées… et on voit les déclarations des uns et des autres avec un peu plus de recul…
Ce qui est interessant, c’est de mettre en relation les déclarations récentes et celles de 1992 pour le traité de Maastricht… La politique est un éternel recommencement…

On peut aussi retenir les propos du président annonçant l’enterrement la directive Bolkestein. On vérifiera bientot leur véracité :

Simplement pour vous dire que la directive Bolkestein n’existe plus et qu’elle n’est aujourd’hui utilisée que comme une sorte d’épouvantail au profit de telle ou telle thèse que des hommes ou des femmes politiques veulent défendre.
Mais la réalité, c’est qu’elle n’existe plus et qu’elle n’a aucune chance de revenir, notamment compte tenu de la position du Parlement et d’une majorité des membres du Conseil. Il est inutile de sortir des épouvantails qui n’ont pas lieu d’être.

Jacques Chirac, Président de la République
19-05-2005, Nancy, lors du 6è sommet tripartite, Conférence de presse conjointe de M. Chirac et M. Schrieder.

Jamais un traité européen n’avait assigné à la construction européenne des objectifs aussi proches de ceux des socialistes.

Dominique Strauss-Kahn
Le Nouvel Observateur, 11-11-2004

 Le traité de Maëstricht est le premier traité européen qui comporte un grand volet social.

Michel Rocard
septembre 92

Ce référendum est une connerie. Nous avons fait la connerie de le demander et Jacques Chirac a fait la connerie de le convoquer.

Dominique Strauss-Kahn
Cité dans Le Canard enchaîné, 21-01-2005

Ceux qui font la fine bouche devant la Constitution européenne devraient avoir en mémoire les photos d’Auschwitz!

Jean-Marie Cavada
22-01-2005, lors d’un congrès de l’UDF.
Cité dans : Dépèche AFP

 Un non au référendum serait pour la France et l’Europe la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir.

Jacques Lesourne, ex-président du journal “Le Monde”
Le Monde, 1992

Les délocalisations sont des décisions que les entreprises peuvent et doivent prendre!

José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, ex-président du Portugal, se décrivant lui même comme “modéré, réformateur et anti-étatiste”.
Février 2005.

Oui, mais ce que nous devons faire, c´est favoriser les délocalisations au sein de l´Europe.

Danuta Hübner, Commissaire européen (polonais)
Février 2005.

 Pour la France, la monnaie unique, c´est la voie royale pour lutter contre le chômage.

Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances
Septembre 92

La Constitution nous apportera un ministre des affaires étrangères qui nous permettra de parler d´une seule voix tout en gardant la nôtre.

Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement
Février 2005.

Modèle social européen… je ne comprends pas bien le sens de cette expression.

Frits Bolkestein, commissaire européen
France Inter, Emission 7-9, 6-04-2005

 Avec Maastricht, on rira beaucoup plus.

Bernard Kouchner, le 8 septembre 1992, Tours

La construction européenne, nous devons la mener à son terme. Il ne faut pas faire croire qu’une autre Europe est possible.

Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre
11/04/2005
Cité dans Le Monde, 13/04/2005

Si vous votez “non” au référendum on s’expose à un risque de guerre.

Pierre Lellouche
dans l’émission “tout le monde en parle” sur france 2
26.04.05

 L’Europe de Maastricht, c’est la paix ; c’est la première fois qu’une Europe politique s’ébauche ; c’est une Europe plus proche des citoyens . Le reste, c’est de la machinerie, pas besoin d’ouvrir le capot.

Elisabeth Guigou
22 juillet 1992, Libération

Si elle vote non, la France sera le mouton noir qui aura tout bloqué.

Jacques Chirac, Président de la République
TF1, 14-04-2005, lors d’un débat avec 83 jeunes
Cité dans Le Monde, 15-04-05

 La création de cette monnaie européenne n’aura rien d’automatique […]. En outre, chaque Etat conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d’aujourd’hui.

Edouard Balladur
29 avril 1992, Le Monde

Si le traité devait être renégocié, ce que je ne crois pas du tout, qui ferait une proposition ? Nous [le PS] n’avons aucune proposition à faire !

Elisabeth Guigou, lors d’un meeting à Epinal
25/05/05

Le libre-échange est une bonne chose, même quand il provoque des licenciements, pourvu que cela se fasse selon certaines règles […] Si la Constitution européenne est adoptée, je n’aurai pas de problème à l’OMC avec les Européens.

Pascal Lamy, membre du PS, Directeur général de l’OMC
mai 2005

 C’est peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les inquiets sur ces contrevérités. […] Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion.

Martine Aubry
12 septembre 1992, Béthune

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