Retour sur la Constitution
C’était donc le 29 mai dernier (2005)… Tout le monde s’étripait sur l’avenir de l’union, sur la guerre imminente, sur le modèle social-européen, etc. Après quelques mois, les vacances sont passées… et on voit les déclarations des uns et des autres avec un peu plus de recul…
Ce qui est interessant, c’est de mettre en relation les déclarations récentes et celles de 1992 pour le traité de Maastricht… La politique est un éternel recommencement…
On peut aussi retenir les propos du président annonçant l’enterrement la directive Bolkestein. On vérifiera bientot leur véracité :
Simplement pour vous dire que la directive Bolkestein n’existe plus et qu’elle n’est aujourd’hui utilisée que comme une sorte d’épouvantail au profit de telle ou telle thèse que des hommes ou des femmes politiques veulent défendre.
Mais la réalité, c’est qu’elle n’existe plus et qu’elle n’a aucune chance de revenir, notamment compte tenu de la position du Parlement et d’une majorité des membres du Conseil. Il est inutile de sortir des épouvantails qui n’ont pas lieu d’être.
Jacques Chirac, Président de la République
19-05-2005, Nancy, lors du 6è sommet tripartite, Conférence de presse conjointe de M. Chirac et M. Schrieder.
Jamais un traité européen n’avait assigné à la construction européenne des objectifs aussi proches de ceux des socialistes.
Dominique Strauss-Kahn
Le Nouvel Observateur, 11-11-2004
Le traité de Maëstricht est le premier traité européen qui comporte un grand volet social.
Michel Rocard
septembre 92
Ce référendum est une connerie. Nous avons fait la connerie de le demander et Jacques Chirac a fait la connerie de le convoquer.
Dominique Strauss-Kahn
Cité dans Le Canard enchaîné, 21-01-2005
Ceux qui font la fine bouche devant la Constitution européenne devraient avoir en mémoire les photos d’Auschwitz!
Jean-Marie Cavada
22-01-2005, lors d’un congrès de l’UDF.
Cité dans : Dépèche AFP
Un non au référendum serait pour la France et l’Europe la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir.
Jacques Lesourne, ex-président du journal “Le Monde”
Le Monde, 1992
Les délocalisations sont des décisions que les entreprises peuvent et doivent prendre!
José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, ex-président du Portugal, se décrivant lui même comme “modéré, réformateur et anti-étatiste”.
Février 2005.
Oui, mais ce que nous devons faire, c´est favoriser les délocalisations au sein de l´Europe.
Danuta Hübner, Commissaire européen (polonais)
Février 2005.
Pour la France, la monnaie unique, c´est la voie royale pour lutter contre le chômage.
Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances
Septembre 92
La Constitution nous apportera un ministre des affaires étrangères qui nous permettra de parler d´une seule voix tout en gardant la nôtre.
Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement
Février 2005.
Modèle social européen… je ne comprends pas bien le sens de cette expression.
Frits Bolkestein, commissaire européen
France Inter, Emission 7-9, 6-04-2005
Avec Maastricht, on rira beaucoup plus.
Bernard Kouchner, le 8 septembre 1992, Tours
La construction européenne, nous devons la mener à son terme. Il ne faut pas faire croire qu’une autre Europe est possible.
Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre
11/04/2005
Cité dans Le Monde, 13/04/2005
Si vous votez “non” au référendum on s’expose à un risque de guerre.
Pierre Lellouche
dans l’émission “tout le monde en parle” sur france 2
26.04.05
L’Europe de Maastricht, c’est la paix ; c’est la première fois qu’une Europe politique s’ébauche ; c’est une Europe plus proche des citoyens . Le reste, c’est de la machinerie, pas besoin d’ouvrir le capot.
Elisabeth Guigou
22 juillet 1992, Libération
Si elle vote non, la France sera le mouton noir qui aura tout bloqué.
Jacques Chirac, Président de la République
TF1, 14-04-2005, lors d’un débat avec 83 jeunes
Cité dans Le Monde, 15-04-05
La création de cette monnaie européenne n’aura rien d’automatique […]. En outre, chaque Etat conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d’aujourd’hui.
Edouard Balladur
29 avril 1992, Le Monde
Si le traité devait être renégocié, ce que je ne crois pas du tout, qui ferait une proposition ? Nous [le PS] n’avons aucune proposition à faire !
Elisabeth Guigou, lors d’un meeting à Epinal
25/05/05
Le libre-échange est une bonne chose, même quand il provoque des licenciements, pourvu que cela se fasse selon certaines règles […] Si la Constitution européenne est adoptée, je n’aurai pas de problème à l’OMC avec les Européens.
Pascal Lamy, membre du PS, Directeur général de l’OMC
mai 2005
C’est peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les inquiets sur ces contrevérités. […] Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion.
Martine Aubry
12 septembre 1992, Béthune