Mais où sont les journalistes de gauches aux heures de grande écoute ?? (124)

Au lendemain du meeting réussi de Ségolène Royal, j’écoutais comme d’habitude notre ami Jean-Marc Sylvestre distribuer ses conseils libéraux à nos 2 prétendants à la présidentielle, mais surtout, quand même à la candidate de la gauche. A ces yeux, son programme est incohérent, évidemment infinancable et relevant d’une logique keyneisienne qui depuis belle-lurette ne fonctionne plus comme ça. Jusque là, rien d’étonnant de sa part, même si on noterait presque une sensible absence .

Et je me demandais : mais où sont les journalistes de gauche aux heures de grande écoute ? Bah oui, quand on compte c’est effarant :
- Jean-Marc Sylvestre à 7h20 sur France Inter
- Béatrice Schonberg à 20h sur France2
- Jean-Pierre Pernaut à 13h sur TF1 (journal le plus regardé de France!!!)
- Arlette Chabot dans A vous de juger à 20h30 sur France2
- Marie Drucker au Soir 3 de France3
- Frantz-Olivier Giesbert un peu partout sur les ondes et dans les bacs

Tous ces journalistes sont ouvertement de droite ou en couple avec des politiques de l’actuel gouvernement !

Bref, toujours est il que s’il y avait moins de journalistes de droite aux heures de grande écoute, on attendrait pas comme par hasard le lendemain du discours de Ségolène Royal pour se poser (c’est à dire polémiquer sur) la question de savoir si les programmes sont financés !

Peut être même que l’on aurait depuis longtemps mis Sarko en difficulté sur son impossible promesse fiscale ! Diminuer de 4 points de PIB (65 milliards d’euros) les recettes fiscales équivaut à supprimer l’intégralité des impots sur le revenu, les successions et la fortune ! C’est purement abracadabrantesque, non ? Où est le Figaro pour traiter ce genre de question ??

Bref, peut être que si les journalistes faisait leur boulot plutot que d’orienter leur travail dans le sens de leurs convictions, cela mettrait les candidats sur un pied d’égalité !

Le manteau d’Arlequin (73)

L’exercice de la magistrature suprême exige, de la part de qui en a la charge, une solennité maîtrisée, une certaine majesté grave et rassurante ; le résident de l’Elysée doit se sentir habité par la France, ou par « une certaine idée de la France ». C’est cela qui suscite ensemble le respect, l’estime et la confiance.

M. Sarkozy a, semble-t-il, reconnu qu’il ne possédait pas, il y a peu encore, ou pas suffisamment, cette solennité réfléchie, cette fusion de soi et de la France. En effet, lors de son « sacre » de janvier, il a affirmé avec quelques mélismes dans la voix qu’il avait changé, et que tout soudain le miracle de la coalescence de l’homme et de la fonction s’était enfin produit ! C’est avec douceur, presque sur le ton de la confidence, qu’il a avoué à ses fidèles (dont le nombre s’est multiplié par un autre miracle) que la transsubstantiation s’était enfin accomplie, qu’il était enfin l’homme réalisé pleinement pour la fonction présidentielle … Certains même ont reconnu le passage de la Providence sur cette âme enfin recueillie, et que désormais, oui, avec elle, tout serait possible. Quelle bonne nouvelle ! Quelle annonciation émouvante ! Quelle belle espérance au cœur des Français ! Un nouveau Sarkozy nous était né ! Et les sectateurs de l’UMP, comme des ravis enthousiastes, communiaient comme des enfants de chœur – qui sont parfois des chenapans…

La comédie pathétique peut-elle préluder au sérieux parfois tragique imposé par l’exercice du pouvoir suprême ? La pompe hollywoodienne prépare-t-elle favorablement à l’austérité de la présidence de la République française ? L’homme du karcher peut-il devenir, sans rire, l’homme de la modération et de la conciliation ? Et cela même peut-il se faire sans masque, sans artifice, sans simulacre ? Quelle est donc la vérité de M. Sarkozy ?

La comédie de l’onction rédemptrice du sacre de janvier, qui nous propose deux vérités incompatibles, se dégrade parfois en farce : M. Sarkozy se montre ouvriériste avec les ouvriers, pédagogiste avec les enseignants, bienveillant avec les laïques, compréhensif avec les religieux de tous bords, libéral avec les patrons, humaniste de gauche ayant Blum et Jaurès en « héritation » (sic), et sans doute nationaliste réactionnaire avec Barrès, Maurras et Joseph de Maistre… Et encore : économe et dispendieux, réaliste et illusionniste, bon père de famille et père fouettard, européen et jusqu’au bushiste !

C’est une mosaïque de vérités pulvérisées, une moire séductrice et chatoyante ! Mais quelle maestria dans le numéro de saltimbanque : c’est toute la Commedia dell’Arte incarnée par un seul homme ! Quel talent ! Quel prestidigitateur ! Plus fort que la chauve-souris de La Fontaine, M. Sarkozy porte un hyperbolique manteau d’Arlequin : un patchwork de vérités changeantes…

Si nous déchirions ce manteau d’Arlequin, quelle serait notre surprise ? Un crocodile déguisé en caméléon !

Droit dans le mur avec Jean-Marc Sylvestre ! (106)

JMSIl y a quelque années, lorsque les leaders écolos dénonçaient l’impact de l’homme sur la Nature et préconisaient de réduire notre consommation éffrènée, on les taxait d’alarmistes et de doux rêveurs. Les économistes en particulier étaient prompts à nier l’inquiétude des écologistes car ils manquaient de preuves scientifiques…

Puis, l’augmentation des températures a été à peu près sûre mais on a douté de l’importance de l’impact de l’homme sur les émissions de CO2. C’est ce qui a permis aux USA de rejeter le protocole de Kyoto et on se souvient de la phrase de Bush : le pouvoir d’achat des américains n’est pas négociable.

Ajourd’hui, pendant que se déroule le congrès international du GIEC, on sait de source sûre que l’homme est responsable du dérèglement climatique. Tous les commentateurs doivent en prendre acte. La question est maintenant de savoir quelle réponse apporter au problème. Que faire pour diminuer *notre* consommation énergétique et inscrire le développement des pays du sud dans le respect de l’environnement ?

Deux réponses possibles : où on repense notre “way of life”, notre société de consommation et nos priorités ; ou bien on ne fait rien, on adopte la politique de l’autruche et on espère qu’une solution se présentera d’elle-même, que “le Marché” nous en fournira une.

Croyez-le ou non mais c’est ce que propose Jean-Marc Sylvestre, responsable de la chronique L’Economie aujourd’hui sur France Inter. D’après “l’expert”, les positions des alter-mondialistes (ceux qui auront peu ou prou eu raison contre tous depuis 30 ans) sont utopiques : le mieux est de laisser le marché se réguler de lui même. Bin oui : quand “on” aura plus d’énergie fossile, “on” sera bien obligé de trouver des alternatives…

Faut l’entendre pour le croire (L’Economie Aujourd’hui 29/01/2007):



Tant d’incapacité à accepter ses propres erreurs et à penser autrement me sidère.

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