Paroles, paroles, paroles… (82)


 
 
 
En ces temps de belles (ou moins belles d’ailleurs!) promesses, rappelons nous les vieux proverbes et les sagesses d’antant…

Il coûte si peu aux grands à ne donner que des paroles, et leur condition les dispense si fort de tenir les belles promesses qu’ils vous ont faites que c’est modestie à eux de ne promettre pas encore plus largement.

La Bruyère, Les caractères

64 milliards ! (91)

Les aides publiques que la France verse aux entreprises représentent 64 milliards d’euros soit environ 4 % du PIB d’après Le Figaro.

Soit, 5 fois le “trou de la sécu” et 21 fois le montant de l’ISF…

Bon, le Figaro étant ce qu’il est, l’article conclut qu’il faut revoir d’urgence l’utilité de toutes ces aides publiques et tant qu’à faire : les réduire.

Ce qui est sûr, c’est que de l’argent, en France, y en a ! Toute la question est de savoir dans les poches de qui il atterit…

Voir l’article du Figaro ou le commentaire “un peu remonté” du Monde Citoyen

Une vraie vision de la société… (96)

C’est au détour d’une émission sur le protectionnisme en économie (Du grain à moudre, France Culture le 11/01/07) que j’ai entendu très récemment un politique enfin poser la vraie question. C’est, à mon sens, celle qui devrait être réellement et directement au coeur de la campagne présidentielle :
Quelle est notre vraie vision de société ?

J’aimerais bien entendre les politiques poser des questions aussi claires et surtout y répondre clairement… Ainsi posée, elle sous-entend tout de même deux choses : notre vision de la société, c’est à dire pas celle que nos élus ont choisis pour nous (on se souvient que 95% de l’assemblée aurait voté pour le traité constitutionnel !) et notre vraie vision de la société, c’est à dire pas celle des discours pré-électoraux (on se souvient de la fracture sociale !).

Ca me fait un peu mal de le dire mais c’est un politique de droite qui pose, enfin, cette question claire et apporte des éléments de réponse : Hakim El Karoui, ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin. Il explique, très simplement et concrètement, ce qui me semble l’évidence : les choix économiques (première préoccupation des Français parait-il) sont des choix politiques et même philosophiques.



Le problème est que malheureusement, ces choix sont masqués dans le discours politique actuel, à droite comme à gauche. A droite en particulier, toute vision de la société au delà de l’économie c’est de l’idéologie, c’est archaïque, c’est de l’incapacité à s’adapter à la société moderne. En un mot, le libre-échange et l’augmentation des échanges commerciaux (et en passant l’augmentation de la pollution liée à la production et au transport des produits) sont inéluctables !

A gauche, on pourrait aussi souhaiter que les choix idéologiques soient plus clairement tranchés. En particulier, quand Ségolène Royal s’exprime sur les institutions européennes, notamment la banque centrale européenne, il aurait été intéressant d’avoir un vrai débat sur le rôle de la BCE et son “indépendance” au lieu de pousser des cris d’orfraie (j’aime beaucoup cette expression, même si elle ne veut rien dire…)

En tous cas, il reste du chemin à faire pour se réapproprier une vraie vision de la société, et il faut d’abord que chacun se pose des questions sur nos valeurs. Cela nous amènera, j’espère, à réorganiser nos priorités, individuellement et collectivement… et, pourquoi pas ?, à réellement placer le social et l’environnement au premier plan de nos valeurs. Pas seulement au premier plan des discours pré-électoraux.

On mesure ce chemin à parcourir quand on lit une remarque du journaliste de l’émission (Brice Couturier) en réponse au protectionnisme d’El Karoui:
Rappelons que la city de Londres est devenue au cours des dernières semaines la première place boursière au monde, devant New York. Donc ca prouve bien qu’il y a des pays européens qui réussissent.

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