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L’immigration comme écran de fumée…

On apprenait samedi (Le Monde, 13 mais 2006) que: « L’Administration Bush est dans la tempête pour avoir autorisé une gigantesque banque de données avec la complicité des compagnies de téléphone. Une seule grande société de téléphones a refusé de jouer le jeu : QWest, qui dessert 14 millions de clients dans l’Ouest et le Midwest. Lorsqu’elle a demandé si la cour spéciale avait donné son autorisation, il lui a été répondu qu’elle «pourrait ne pas être d’accord.» Les pressions de la NSA auraient été assorties de la menace de ne plus bénéficier de contrats «sensibles».

A la suite de ces révélations, George Bush a ajusté sa ligne de défense : «Nous ne fouillons pas dans la vie privée de millions d’Américains innocents», qui reste «farouchement protégée», a-t-il assuré. «Nos efforts sont concentrés sur les liens avec al-Qaida et ses filiales.» Cela n’a pas fait taire les critiques. »

Et le lendemain : « Le président George Bush annonce le déploiement de plusieurs milliers d’éléments de la Garde nationale à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique pour endiguer le flux d’immigrants illégaux. « Nous ne contrôlons pas totalement la frontière. Je suis déterminé à ce que cela change », a dit le président américain lors d’un discours télévisé prononcé en prime time dans le Bureau ovale de la Maison blanche. »

Belle diversion, en somme, visant à faire oublier les abus d’une politique sécuritaire de plus en plus impopulaire par un coup de poing médiatique dont l’efficacité reste à prouver. Mais il est vrai que la lutte contre l’immigration ca se vend toujours bien

Autre pays, autre moeurs ? On assiste chez nous au même procédé. Sarkozy, ministre de la rupture, durcit les lois de controle de l’immigration pour faire oublier 5 ans de politique économique et sociale devenue de plus en plus impopulaire. Comme en 2002, on assiste à une tentative de dévoyer le débat de la campagne présidentielle sur un terrain vendeur autant que démagogique depuis longtemps cher à la droite…

La précarité a une histoire (107)

Entre 1983 et aujourd’hui, l’intérim a été multiplié par 5, les CDD par 4, les TUC, CES, les contrats aidés par 3. Et, dans le même temps, on passait en gros de 2 à 3 millions de chômeurs. On voudrait nous faire croire que la flexibilité crée des emplois mais en vérité elle ajoute simplement la précarité au chômage. […]
Villepin nous a annoncé que le CPE, le CNE étaient des mesures modernes. Mais, si on regarde le règlement intérieur des usines Renault en 1906 à l’article 7, sur le débauchage, on lit : “La maison se réserve le droit de congédier un ouvrier d’une heure sur l’autre”

Pierre Concialdi, économiste, chercheur à l’IRES (institut de recherches économiques et sociales) et membre du conseil scientifique d’Attac
Cité dans Le Plan B (n°2, mai-juin 2006)

Sur le même sujet : Là-bas si j’y suis (27-03-2006) La précarité a une histoire.

Traitement médiatique du CPE (2) (0)

Après Jean-Pierre Pernaut, Jean-Pierre Elkabbach… Je n’ai rien contre les Jean-Pierre, mais après Raffarin, ca fait beaucoup ! ;-)

Ces citations de Jean-Pierre Elkabbach sont tirées d’un article du Plan B (n°2, mai-juin 2006) et titré Du journalisme à quatre pattes

La situation:
J’appartiens à la famille Lagardère puisque je travaille avec Jean-Luc et Arnaud Lagardère. Je fais partie du groupe. Je suis à Europe 1 tous les matins. Et, avec l’accord des Lagardère, je m’occupe de la chaîne publique du Sénat, la chaîne parlementaire.
(Match TV, 10-12-2001)

5 mars 2006. Elkabbach questionne BHL :
Partout dans le monde, on se bat pour l’emploi. Vous arrivez et vous apprenez que la France veut tester des outils pour l’emploi, le CPE, le CNE, que sais-je. Est ce que vous comprenez que le moment clé de la semaine en France ce soit le défilé rituel dans les rues de Paris pour empêcher ou retirer tel ou tel instrument pour l’emploi ?

22 mars 2006. Elkabbach interroge François Hollande :
Est-ce que l’autorité du premier ministre, ce n’est pas de refuser de livrer la démocratie à la rue ? Est ce que c’est normal que le dirigeant de l’Unef lance chaque jour des menaces, des injonctions, des ultimatums au gouvernement ? Si vous gouverniez, vous l’accepteriez ?

23 mars 2006. Elkabbach reçoit François Bayrou :
Depuis plus de 20 ans, de nombreux premiers ministres, de nombreux gouvernements, vous même sur la loi Falloux en 1994, vous avez renoncé à des réformes sous la pression de la rue. Est ce que aujourd’hui le courage c’est de retirer parce qu’il y a la pression de la rue ou de faire la pédagogie au pays pour qu’il accepte les réformes ? Est ce que renoncer ça fait accélérer pour autant la modernisation de la France et ça fait accepter dans l’esprit des Français les réformes nécessaires dont ils reconnaissent eux-mêmes que la France a besoin ? […] Qu’est-ce qu’on fait, qu’est ce qu’on dit à la presse étrangère qui ironise sur notre dos, moins contre les politiques que contre le pays qui sait que les réformes mais qui les refuse parce que nous sommes les rois du conservatisme et du statu quo. Qu’est ce qu’on fait ?

27 mars 2006. Elkabbach tance Bruno Julliard :
Comment faites vous, Bruno Julliard, pour être chaque jour gonflé de certitudes et avoir le sentiment d’avoir raison ? […] Ces chiffres [de la faible représentativité de l’Unef], est ce qu’il ne devraient pas vous rendre moins affirmatif et plus humble ? […] Vous êtes donc un des chefs de pas-grand-chose. […] Parlez pas si vite ! Articulez, articulez ! On vous comprendra mieux. Allez-y ! […] Quand vous entendez : “l’image de la France se dégrade. La jeunesse se révolte, mais elle a peur de tout, elle a peur du monde qui change, tel qu’il change” qu’est-ce que vous dites ?

28 mars 2006. Elkabbach interviewe la présidente du MEDEF :
Laurence Parisot, le courage politique - et j’ai envie de dire moral - aujourd’hui, est-ce que c’est de maintenir ou de corriger ou, sa la pression, de renoncer ? […] Est-ce que pour que les Français acceptent les réformes, qu’ils se libèrent de leur conservatisme, qu’ils épousent le siècle - le 21è - est-ce qu’il faut, comme le disait le général De Gaulle, remuer comme on le fait en ce moment la chienlit ? […] Qui pourra nous libérer de nos peurs et nous aider à regarder l’Europe et la mondialisation sans claquer des dents ?

5 avril 2006. Elkabbach demande à Bernard Thibault :
Qu’est-ce que vous réclamez ? Que Dominique de Villepin et ses principaux ministres arrivent devant vous enchainés, la corde au cou, tout nus ? [Il hurle] Tout nus !

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