Traitement médiatique du CPE (79)

L’analyse chiffrée du traitement médiatique du CPE pour le mois de mars 2005 par les journalisteq d’Arrêt sur Image montre que 53% du temps d’antenne a été consacré aux violences commises par les casseurs suivants les manifestations. Et par conséquent, moins de la moitié du temps a été dédié aux analyses, aux interviews et aux enjeux. Après on peut dire ce que l’on veut sur la vague sécuritaire en provenance du ministère de l’Intérieur, elle est belle et bien relayée et amplifiée par les médias…

Economie ou politique ? (93)

Ce matin (jeudi 6 avril) sur France Inter, Jean-Marc Sylvestre sévit comme d’habitude lors de sa chronique l’économie aujourd’hui. Il parle du CPE, bien sûr, c’est la mode. Jean-Pierre Pernaut lui-même parle du CPE, c’est dire si c’est incontournable !

Et justement, quand JPP fait un amalgame entre chomage des jeunes et proportion de chomeurs, je m’offusque, mais c’est pour la forme, je n’en attendais pas moins. Par contre, qu’un “expert” économiste fasse de même sans sourciller et parle de “25% des jeunes qui n’ont pas de job” sans évoquer la différence entre les deux chiffres, cela confine à de la désinformation.

On aurait attendu d’un “expert” un peu plus de rigueur ! Et c’est toute la différence entre expertise et politique, les experts étant censés donner une information apartisane, une information de référence. Pari raté pour Jean-Marc Sylvestre…

Le CPE vu par Jean-Pierre Pernaut (0)

Petite brève de l’émission Arrêt sur Image : le CPE vu par Jean-Pierre Pernaut dans son inénarrable journal de 13h, ou comment raconter deux bourdes en moins de 20 secondes.




Je ne reviendrait pas sur le faux scoop du CPE à l’allemande, mais sur la petite phrase d’introduction : Chez nous, vous le savez, un jeune de moins de 25 ans sur quatre est au chômage, avant le CPE. Passons sur le parti pris évident, ce que je trouve incroyable c’est l’utilisation abusive de ce fameux chiffres du taux de chomage des jeunes. 22% d’après l’INSEE et qui glisse facilement à “1 jeune sur 4″ (Etrange comme parfois un taux de chomage élevé ca arrange…)

En effet, et cela confine à la désinformation, JPP assimile sans vergogne taux de chômage et proportion de chômeurs, laissant entendre qu’un jeune sur 4 supplie le gouvernement de faire passer le CPE. Mais si, pour les jeunes, l’INSEE fait la différence, c’est parce que le seul taux de chomage n’est pas suffisant pour rendre compte de la réalité.

La seule formulation correcte, mais moins choc, aurait été : 1 jeune actif sur 4 est au chômage. Mais là, évidemment, il fallait redéfinir le terme “actif”, mais c’était trop, beaucoup trop d’information pour TF1.

Revenons 2 min à la source : la définition du BIT (Bureau International du Travail) :
Taux de chomage = Nombre de Chomeurs / Population Active
Proportion de chomeur = Nombre de Chomeur / Population Totale

Pour certaines tranches d’âge, dont les jeunes, la population active est nettement inférieure à la population totale, et donc, taux et proportion de chomeurs sont différents. Pour les jeunes, la différence est bien évidemment due au fait qu’une large part fait des études…




Source : INSEE

C’est déjà assez compliqué de savoir comment définir un chômeur et un actif, sans que l’on mélange les 2 notions. Et quand on regarde la proportion de chomeur, qui s’établit à 8.1% selon l’INSEE, la situation est moins catastrophique : la France est légèrement en dessous de la moyenne européenne.

Conclusion : si le taux de chomage est si élevé chez nous, à population équivalente, c’est, en partie, parce que les jeunes font des études. Et, sans rentrer dans le débat de la formation, ca parait quand même une bonne chose.

Pour avoir une meilleure idée de la ligne éditoriale de JPP : voir un article d’Acrimed et le livre d’Isabelle Roberts et Raphael Garrigos La bonne soupe. Comment le 13h contamine l’info.

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